The bird halts observes an invisible prey
He hunts he provides for his young
The wherewithal to sing fly sleep
To the harsh contact with the dense forest
He prefers the damp fields
Teeming with the day’s last straws
The fine web of life
Gently covers your face
And you hold in this basket
Our means our reasons for living
You’re as wise as you are beautiful
You attract the most beautiful words
We will talk tonight about us and the birds
We won’t listen to the long and sorry history
Of people driven from their homes
By golden-jawed death
Men with less pride than beasts
Who track misfortune everywhere
May they not appear quite naked then
In a haven of clarity such as our own
We take care of each other
Day by day we preserve our life
Like a bird his hatched form
And his pleasure
Among so many birds to come
Paul Éluard (from Le livre ouvert, 1940)
(Revised translation by John Lyons)
Nous n’importe où
L’oiseau s’arrête guette une proie invisible
Il chasse il donne à ses petits
De quoi chanter voler dormir
Au dur contact de la forêt fermée
Il préfère les champs humides
Chargés des derniers brins du jour
La fine trame de la vie
Couvre doucement ton visage
Et tu tiens dans cette corbeille
Nos moyens nos raisons de vivre
Tu es aussi sage que belle
À toi vont les mots les plus beaux
Nous parlerons ce soir de nous et des oiseaux
Nous n’écouterons pas la longue et sourde histoire
Des hommes chassés de chez eux
Par la mort aux mâchoires d’or
Des hommes moins fiers que des bêtes
Qui suivent le malheur partout
Que n’arrivent-ils donc tout nus
Dans un asile de clarté comme le nôtre
Nous prenons souci l’un de l’autre
Jour après jour nous gardons notre vie
Comme un oiseau sa forme éclose
Et son plaisir
Parmi tant d’oiseaux à venir