The flesh is never as naked
as the mind that revels
in the truth of its dear dreams
The breasts the lips
the bashful face
the snowy cheeks
the hollow of her back
her thighs her feet
and all the secret places
I have kissed
will one day mingle
in the dust of all our dust
but the honesties of love
braver than the dying rose
will outlive our wasted lives
The flesh that every bone
does hide will be revealed
as barren ash that all too quick
is turned back into soil
as time delights in turning
all that moves and breathes
and feels into its spoil
But the flesh is never as naked
as the soul
the matter that will
outlast the form :
so gather while you may
rich parcels of affection
shore up your heart
against the vagaries of mood
and foul distemper
celebrate the warmth of words
that bring joy and comfort
to your wintry days
The blossom that soon falls
should not take pride of place
over the thorny bush
that will rise again
when spring returns
John Lyons
La chair n’est jamais aussi nue
La chair n’est jamais aussi nue
que l’esprit qui se délecte
de la vérité de ses rêves les plus chers.
Les seins, les lèvres, le visage timide
les joues blanches comme neige,
le creux de son dos, ses cuisses, ses pieds
et tous les lieux secrets que j’ai embrassés
se mêleront un jour à la poussière
de toute notre poussière,
mais les sincérités de l’amour
plus courageuses que la rose mourante
survivront à nos vies gâchées.
La chair que chaque os cache
se révélera comme une cendre stérile
qui, bien trop vite, se transforme
en terre, car le temps se plaît
à transformer tout ce qui bouge,
respire et sent en son déchet.
Mais la chair n’est jamais aussi nue
que l’âme, la matière qui survivra
à la forme. Alors, rassemblez tant
que vous le pouvez de riches parcelles
d’affection, fortifiez votre cœur
contre les caprices de l’humeur
et les mauvais états, célébrez
la chaleur des mots qui apportent joie
et réconfort à vos jours d’hiver.
La floraison éphémère ne doit pas
prendre le pas sur le buisson épineux
qui renaîtra au retour du printemps.