Live life to the full

The way the moon moves
in the night sky constantly shifting
constantly changing shape
The ripe roundness here today
and gone tomorrow
I remember the breath of those
whom I laid in the ground
into the poverty of earth
from which they emerged
the ash of stars the ash
of dreams and expectations
alive only in the memory
And those who once knew fame
all but forgotten : a reputation
smothered in dust   A mother
who once cried for her child
a father who lost his way
and wound up in a meaningless
godless place  What is good
in the world is only love
the rest is dross and bitter
disappointment   Live life
to the full like the sparrows
who never harmed a living
soul and who never will

John Lyons


Vivre la vie jusqu’au bout

La façon dont la lune se déplace
dans le ciel nocturne, changeant
constamment de forme.
La rondeur mûre ici aujourd’hui
et disparue demain Je me souviens
du souffle de ceux que j’ai enterrés
dans la pauvreté de la terre d’où
ils ont émergé – la cendre des étoiles
la cendre des rêves et des espoirs
qui vivent seulement dans la mémoire
Et presque oubliés ceux qui ont connu
la gloire : une réputation étouffée
par la poussière  Une mère qui a pleuré
son enfant, un père qui s’est égaré
et s’est retrouvé dans un endroit
sans sens et sans Dieu. Ce qui est bon
dans le monde n’est que l’amour, le reste
n’est que scories et amère déception
Vivre la vie jusqu’au bout comme les moineaux
qui n’ont jamais fait de mal à personne
et qui ne le feront jamais.

Only love is ever enough

At first light the blackbird
the robin and the song thrush
raise their voices to salute
the new day  Yesterday
was an illusion of which
they have no memory
The earth is turning
and with the incoming season
circumstances have changed
The seeds on the sycamore
have flown and its leaves
have turned to gold
It’s time for us to collect
our thoughts before the year
is out Each and everyone
of us has a rendezvous
from which there’s no escape
We are born and we die poor
Only love is ever enough

John Lyons


Seul l’amour est toujours suffisant

Aux premières lueurs du jour,
le merle, le rouge-gorge
et la grive musicienne élèvent
la voix pour saluer le nouveau jour.
Hier était une illusion dont ils n’ont
aucun souvenir. La terre tourne
et avec l’arrivée de la saison,
les circonstances ont changé.
Les graines du sycomore ont volé
et ses feuilles se sont transformées en or.
Il est temps pour nous de rassembler
nos pensées avant la fin de l’année.
Chacun d’entre nous a un rendez-vous
auquel il n’y a pas d’échappatoire.
Nous naissons et mourons pauvres.
Seul l’amour est toujours suffisant.

Where are you now?

First of the mellow October
morning mists The autumnal pattern
never changes  After the summer nothing
is ever the same  Winter with its clear
night skies is a time to learn
the constellations Tomorrow will look
like today but nothing is ever the same
Many of the summer birds have already
flown south Now is a time for poetry
for poets to stare into their lover’s eyes
and to record the shape of beauty
in their verse The pain of intelligence
passes when warm words are
exchanged You were with me when
the first hundred flakes of snow fell
all those years ago Where are you now?

John Lyons


Où es-tu maintenant ?

Les premières brumes douces des matins
d’octobre  Le motif automnal ne change
jamais  Après l’été, rien n’est plus jamais pareil
L’hiver avec son ciel nocturne clair
est le moment d’apprendre les constellations
Demain ressemblera à aujourd’hui mais rien
n’est jamais pareil  Beaucoup d’oiseaux d’été
sont déjà partis vers le sud C’est maintenant
le moment pour la poésie, pour les poètes
de regarder dans les yeux de leur amant
et d’enregistrer la forme de la beauté
dans leurs vers  La douleur de l’intelligence
passe lorsque des mots chaleureux
sont échangés Tu étais avec moi quand
les cent premiers flocons de neige sont tombés
il y a toutes ces années Où es-tu maintenant ?

When politicians posture

After the leaves have fallen
where does the lark build its nest?
By autumn we had come to the end
of the imagination : war raged
under a blaze of stars and words
had been stripped of any meaning
Silence in the face of inhumanity
and blatant crimes unpunished
not a single pastoral text to redeem
the sacrilege of slaughter : nor a single
trace of guilt on their faces  It takes
a poet to reveal the plain sense of things
Wretched times are these when
politicians posture and make a mockery
of the pursuit of peace and justice

John Lyons


Quand les politiciens prennent la pose

Après la chute des feuilles, où
l’alouette construit-elle son nid ?
À l’automne, nous étions arrivés
aux limites de l’imagination : la guerre
faisait rage sous un éclat d’étoiles
et les mots étaient dénués de tout sens.
Silence face à l’inhumanité et aux crimes
flagrants impunis. Pas un seul texte pastoral
pour racheter le sacrilège du massacre : ni
la moindre trace de culpabilité sur leurs visages.
Il faut un poète pour révéler le sens simple
des choses. Quelle époque malheureuse
que celle où les politiciens prennent la pose
et se moquent de la quête de paix et de justice.

Moonlight

She will sit in the bronze moonlight
brushing her hair and remember the days
when her beauty was legend : she will
consider the debris scattered around her
and her mind will crawl restlessly
from moment to moment to and fro in time :
these were the words and these were the gestures
and these were the acts, the promises
the gifts and the deceptions : she will recall
the weight of his body, the scent of his flesh
the welcome roughness  of his unshaven cheek
against her soft  immaculate skin :
and the need to give  and to receive love
will eat at her soul the need to hold and to be held
tenderly, not in a dream  but in the firm grasp
of his arms.  In the moonlight as she sits there
by the open window brushing her grey
silken hair, she will recall the clink of his key
at the door and the echo of his footsteps
will sound in her mind the light footsteps
as he drew close the rasp of his eager breath
as he stooped to kiss her : and then too too soon
the clumsy pounding  of his heavy feet
that slowly faded on that horrendous day
at dawn when  he withdrew from her life
never to return

John Lyons


Clair de lune

Elle s’assiéra au clair de lune bronze,
se brossant les cheveux, et se souviendra
de l’époque où sa beauté était légendaire :
elle contemplera les débris éparpillés autour d’elle,
et son esprit sautera d’instant en instant,
à travers le temps : ce furent les mots,
ce furent les gestes, ce furent les actes,
les promesses, les cadeaux et les tromperies :
elle se souviendra du poids de son corps,
de l’odeur de sa chair, de la rugosité bienvenue
de sa joue mal rasée, contre sa peau douce
et immaculée : et le besoin de donner
et de recevoir de l’amour rongera son âme,
le besoin de tenir et d’être tenue tendrement,
non pas en rêve, mais dans la ferme étreinte
de ses bras, au clair de lune. Alors qu’elle sera
assise, près de la fenêtre ouverte,
brossant ses cheveux gris et soyeux,
elle se souviendra du cliquetis de sa clé à la porte,
et l’écho de ses pas résonnera dans son esprit.
Les pas légers alors qu’il se rapprochait
le souffle rauque alors qu’il se baissait
pour l’embrasser : et puis, trop tôt, le martèlement
maladroit de ses pieds lourds qui s’estompa
lentement en ce jour horrible à l’aube
où il s’était retiré de sa vie
pour ne jamais revenir

Nocturne

Last night a bed of bright stars
stretched across the black sky
Or if not a bed then let’s says
a sea of bright stars floating
in the empty oceans of space
You and I within this universe
a humble constellation of souls
bound together for life
happy to live out our share
of eternity in each other’s arms
Autumn – the sycamore seeds
are flying and oak and ash
are shedding their leaves
reducing the forest to its bare
bones in preparation for winter
Who knows how many more
storms we will have to weather
and would any of this make
any sense were it not for love?

John Lyons


Nocturne

La nuit dernière,
un lit d’étoiles brillantes
s’étendait sur le ciel noir.
Ou si ce n’est pas un lit,
disons une mer d’étoiles brillantes
flottant dans les océans vides
de l’espace. Toi et moi dans
cet univers, une humble constellation
d’âmes liées pour la vie,
heureuses de vivre notre part
d’éternité dans les bras l’une de l’autre.
L’automne – les graines de sycomore
volent et le chêne et frêne perdent
leurs feuilles, réduisant la forêt
à ses os nus en prévision de l’hiver.
Qui sait combien de tempêtes
nous devrons encore affronter
et tout cela aurait-il un sens
sans l’amour ?

Love is the only bravura

All those years
of writing and reading
and the constant search
amid the earth’s inscriptions
for a sense of what it all means

Wake from the edge of night
hear the patter of rain
Not a note from the birds
but in the distance a train
passing through the cutting

Without my knowledge
I’ve grown old and the time
for dreams is running out
My heart is still warm
even as my breath fades
Love is the only bravura
of any consequence
I’ve done my best

John Lyons


L’amour est la seule bravoure

Toutes ces années
d’écriture et de lecture
et la recherche constante
parmi les inscriptions de la terre
pour comprendre ce que tout
cela signifie

Réveiller au bord de la nuit
et entendre le crépitement
de la pluie
Pas un chant d’oiseau
mais au loin un train
passant à travers la tranchée

À mon insu j’ai vieilli
et le temps des rêves s’épuise
Mon cœur est encore chaud
même si mon souffle s’estompe
L’amour est la seule bravoure
de quelque importance
J’ai fait de mon mieux

I brought her roses

Doors windows
locks and keys
all that keeps us
prisoner all that
sets us free
How did a universe
created from light
capture so much
darkness
I brought her tulips
the tulips faded
I brought her roses
they faded too
Nothing changes
Nothing lasts
We lived by the river
that runs
down to the sea
I held a dream
in my arms
It was only a dream
You were only
a dream
Words are not love
Love never dies
Nothing changes
Nothing lasts forever

John Lyons


Je lui ai apporté des roses

Portes, fenêtres,
serrures et clés
Tout ce qui nous retient
prisonniers Tout ce
qui nous libère
Comment un univers
créé à partir de la lumière
a-t-il pu capturer
autant d’obscurité ?
Je lui ai apporté des tulipes
Les tulipes ont fané
Je lui ai apporté des roses
Elles ont fané aussi
Rien ne change
Rien ne dure
Nous vivions au bord de la rivière
qui descend vers la mer
Je tenais un rêve
dans mes bras
Ce n’était qu’un rêve
Tu n’étais qu’un rêve
Les mots ne sont pas de l’amour
L’amour ne meurt jamais
Rien ne change Rien ne dure
éternellement

The magpies

Two groups on different rooftops
engaged in continuous conversation;
and it’s not the usual raucous squawk
but seems rather
as if they were engaged

in a heated and fiercely-fought
argument, perhaps even
an exchange of insults
of all kinds,
all the black and white of anger;
rabid magpies
suddenly uttering
a wave of filthy
swear words
under a peaceful
blue-black evening sky,
the urban tranquility
shattered—and I longed
to understand this language,
so foreign to me,
to know, for God’s sake,
at least the cause
of so much passion
and the true colour
of those indecent voices.

September 14, 1995

John Lyons


Les pies

Deux groupes sur des toits différents
discutaient sans relâche ; et
ce n’était pas les cris rauques habituels
mais plutôt une discussion
animée et acharnée,
voire un échange
d’insultes de toutes sortes,
le noir et le blanc de la colère ;
des pies enragées lançaient
soudain une vague de jurons
orduriers sous un ciel bleu-noir
paisible, la tranquillité urbaine
s’était brisée – j’avais grande envie
de comprendre ce langage,
si étranger à moi, de connaître,
pour l’amour du ciel,
au moins la cause
de tant de passion
et la véritable couleur
de ces voix indécentes.

The beauty of being alive

The life lived in the mind
and the life lived in the heart
These are our two homes
These are where we come from
and they govern our motion
in the freedom of air
present in all our assertions
and in every expression
of our humanity  To say
therefore that I love you
heart and mind – as one
and indivisible – is
to be true

The summer day when we carried
our shadows down to the hide
built on the banks of the stream
and watched in silence
a kingfisher perched
on a low branch nonchalantly
scouring the shallow waters
for a bite to eat  How truly
regal it looked with its teal feathers
and plump orange belly
Then in the blink of an eye
it was gone just as all things
pass in the blink of an eye
The air that keeps us alive
that we cannot grasp
in our hands  The sunlight –
the blooming and the musk
of the woodland and the beauty
of being alive together

John Lyons


La beauté de vivre

La vie vécue dans l’esprit
et la vie vécue dans le cœur
Ce sont nos deux foyers
C’est de là que nous venons
et elles gouvernent nos mouvements
dans la liberté de l’air
présentes dans toutes nos affirmations
et dans chaque expression
de notre humanité
Dire donc que je t’aime
cœur et esprit – comme un
et indivisible – c’est être vrai

Le jour d’été où nous avons porté
nos ombres jusqu’à la cache
construite sur les rives du ruisseau
et observé en silence un martin-pêcheur
perché sur une branche basse parcourant
nonchalamment les eaux peu profondes
à la recherche d’une bouchée à manger
Comme il avait l’air vraiment royal
avec ses plumes sarcelles
et son ventre orange dodu
Puis en un clin d’œil
il a disparu comme toutes choses passent
en un clin d’œil  L’air qui nous maintient
en vie que nous ne pouvons pas
saisir dans nos mains  La lumière
du soleil – la floraison et le musc
de la forêt et la beauté
d’être vivants ensemble