One early December evening

One early December evening
a bronze supermoon hanging
over the wide river

He wanted his heart
never to cease beating
his breath to calm
his restless mind

So much that was magical
So much that was real
The tight thread of his life
The impulse to go
further and further
to the full extent of his life
To the full extent of his love

To feel the same way
over and over again
For her to be – over and over
To be there over and over

The moon hanging there
a celestial promise
Never to be broken

John Lyons


Un soir de début décembre

Un soir de début décembre,
une super lune de bronze
suspendue au-dessus du large fleuve.

Il voulait que son cœur ne cesse
jamais de battre, que son souffle
apaise son esprit agité.

Tant de choses magiques,
tant de choses réelles.
Le fil ténu de sa vie.
L’impulsion d’aller
toujours plus loin,
de vivre pleinement sa vie,
de vivre pleinement son amour,

De ressentir la même chose
encore et encore – qu’elle soit
encore et encore. Qu’elle soit là,
encore et encore.

La lune suspendue là,
une promesse céleste,
jamais brisée.

Under a crescent moon

Picture this – a crescent moon
above the river of rivers
Two lovers – you and I – strolling
hand in hand in silence or
occasionally exchanging thoughts
Our words pure and simple
celebrating the beauty of life
and the miracle of love
and our belief in the perfection
of the paradise we had built
between us   Both had waited
so long for this moment –
almost a lifetime   We crossed
a bridge that spanned the dark
waters   Gulls perched
on the railings leapt into the air
as we passed – their raucous cries
all that could be heard as they
wheeled around before returning
to the rails  Frost began to settle
on the pavements as we made
our way home Anxious not to slip
you took my arm and I felt
the warmth of your breath
on my cheek  Nothing lasts forever
Nothing is ever the same  Ever

John Lyons


Sous un croissant de lune

Imagine ceci : un croissant de lune
au-dessus du fleuve des fleuves.
Deux amoureux, toi et moi, flânant
main dans la main en silence,
échangeant parfois nos pensées.
Nos mots, purs et simples, célébraient
la beauté de la vie, le miracle de l’amour
et notre foi en la perfection du paradis
que nous avions bâti ensemble.
Nous avions tous deux attendu ce moment
si longtemps, presque toute une vie.
Nous avons traversé un pont qui enjambait
les eaux sombres. Des mouettes, perchées
sur la rambarde, ont bondi dans les airs
à notre passage ; leurs cris rauques étaient
les seuls sons audibles tandis qu’elles tournaient
en rond avant de se poser à nouveau
sur la rambarde. Le givre commençait
à se déposer sur les trottoirs tandis que
nous rentrions chez nous. Soucieuse
de ne pas glisser, tu as pris mon bras
et j’ai senti la chaleur de ton souffle
sur ma joue. Rien ne dure éternellement.
Rien n’est jamais pareil. Jamais.

The blaze of a single star

Could all this life really be
from the blaze of a single star?
Did you and I who met
as lovers begin our journey
light years away  Born into
this world of infinite delicacy
and huge tectonic forces : a rose
growing above the seismic
movement of rocks  From
the theatre of birth to the drama
of death – the constant challenge
of innocence pitted against guilt
Autumn days are behind us
the frosts of winter beckon
Life passes at the speed of
of a comet shooting across
the night sky and still nobody
knows where the time goes

John Lyons


L’éclat d’une seule étoile

Toute cette vie pourrait-elle vraiment
provenir de l’éclat d’une seule étoile ?
Toi et moi, qui nous sommes rencontrés
en amoureux, avons-nous commencé
notre voyage à des années-lumière ?
Nés dans ce monde d’infinie délicatesse
et d’immenses forces tectoniques : une rose
poussant au-dessus du mouvement sismique
des roches. Du théâtre de la naissance
au drame de la mort : le défi constant
de l’innocence face à la culpabilité.
Les jours d’automne sont derrière nous,
les frimas de l’hiver nous appellent.
La vie s’écoule à la vitesse d’une comète
filant dans le ciel nocturne, et personne
ne sait encore où le temps passe.

The birth of sight

When did vision first appear
in the universe
and who or what saw what?
Who first admired the sun
setting over the Pacific coast?
Who first pledged allegiance
to love under the glow of a full
moon and a black sky peppered
with a billion stars?
Where did the first river run
and were there lovers
strolling along its banks
just as we did so often
when we were first in love
Who cast the first shadows
and thought of the mystery
of time and the fact that nothing
lasts forever and nothing
ever really changes?

John Lyons


La naissance de la vue

Quand est-ce que la vision
est apparue pour la première fois
dans l’univers ? Et qui ou quoi
a vu quoi ? Qui a admiré
pour la première fois  le coucher
de soleil sur la côte Pacifique ?
Qui pour la première fois
a juré allégeance à l’amour
sous la réfulgence d’une pleine
lune et un ciel noir parsemé
d’un milliard d’étoiles ?
Où coulait le premier fleuve ?
Est-ce que des amoureux
se promenaient sur ses rives,
comme nous le faisions si
souvent au début de notre amour ?
Qui a projeté les premières
ombres et pensé au mystère
du temps et au fait que rien
ne dure éternellement et que
rien ne change jamais ?

In the Guatemalan forest

The quetzal in the rain forest
sings for its own delight
It knows nothing
of the sacred ceremonies
based around its vibrant
red and green plumage
its long flowing tail feathers
mimicked in the priests robes
It knows nothing of the arrival
of the Spanish nor the devastation
that accompanied them
It feeds largely on fruit and small
grubs and insects and both
the male and the female
incubate the eggs 
The wind moves slowly through
the branches  The quetzal attends
to its own business – nothing more

John Lyons

Dans la forêt guatémaltèque

Le quetzal dans la forêt tropicale
chante pour son propre plaisir
Il ne sait rien des cérémonies sacrées
basées sur son vibrant plumage
rouge et vert, ses longues plumes
de queue flottantes imitées
dans les robes des prêtres
Il ne sait rien de l’arrivée des Espagnols
ni de la dévastation
qui les a accompagnés
Il se nourrit principalement de fruits
et de petits larves et d’insectes
et le mâle et la femelle couvent les œufs
Le vent se déplace lentement
à travers les branches  Le quetzal s’occupe
de ses propres affaires – rien de plus

To be a child again

To be a child again
embark on the discovery of life
of how the wind moves silently
and how rain falls
how trees shed their leaves
and rivers run down to the sea
To celebrate the glow of summer
the diminished autumn lights
the frosts and snow of winter
and learn the words
for being in the world
words for expressing love
To be a child again
a fresh start on a new path
to hold hands again
and to welcome each event
with a joyful open heart
rapt in the slow disclosure
of every prodigal mystery

John Lyons


Redevenir un enfant

Redevenir un enfant,
se lancer dans la découverte de la vie,
de la façon dont le vent se déplace
silencieusement, de la façon dont
la pluie tombe, de la façon
dont les arbres perdent leurs feuilles
et de la façon dont les rivières
coulent vers la mer,
célébrer la lueur de l’été,
les lumières atténuées de l’automne,
les gelées et la neige de l’hiver,
et apprendre les mots
pour être au monde,
les mots pour exprimer l’amour.
Redevenir un enfant,
un nouveau départ sur un nouveau chemin,
main dans la main à nouveau et accueillir
chaque événement  
avec un cœur joyeux et ouvert,
ravi par la lente révélation
de chaque prodigue mystère

Water in the fields

The rain pours down
Water in the fields
The marshes swamped
The cattle withdrawn

No sight of the sun
Water in the fields
Hope springs eternal
The air is still

The rain pours down
My heart is full
No fear of the moon
Water in the fields

Golden leaves
and fallen fruit
Water in the fields
Bread in the oven

All the love I need
in you words and deeds
A warm bed to share
Water in the fields

John Lyons


Eau dans les champs

La pluie tombe à verse.
Eau dans les champs.
Les marais sont inondés.
Le bétail est retiré.

Pas de soleil à l’horizon.
Eau dans les champs.
L’espoir renaît.
L’air est calme.

La pluie tombe à verse.
Mon cœur est plein.
Pas peur de la lune.
Eau dans les champs.

Feuilles dorées
et fruits tombés.
Eau dans les champs.
Pain au four.

Tout l’amour dont j’ai besoin,
en tes paroles et en tes actes.
Un lit chaud à partager.
Eau dans les champs. 

The bones of my infancy

Here I am still among the bones
of my infancy : the woodlands
the oak the ash the sycomore
the wide open green spaces
where I played so often
the grey river that winds down
to the sea : all the old familiar
topography : the warren where
we counted the rabbit holes
the recreation ground with
its slides and swings and
roundabouts This was where
I invented my idea of the world
where I took my first steps
where I began to succeed
and where from time to time
I stumbled  Here I was happy
where I loved and felt loved
In the changing light nothing
changes In the cycle of seasons
I’ve grown old and life now
has the measure of me but
I’ll continue to fight my corner
until my last breath

John Lyons


Les os de mon enfance

Me voici encore parmi les os
de mon enfance : les bois
le chêne le frêne le sycomore
les grands espaces verts
où j’ai si souvent joué
la rivière grise qui serpente
jusqu’à la mer : toute la vieille
topographie familière : le garenne
où l’on comptait les terriers de lapin
le terrain de jeux avec ses toboggans,
ses balançoires et ses manèges
C’est ici que j’ai inventé mon idée
du monde, où j’ai fait mes premiers pas
où j’ai commencé à réussir et
où de temps en temps j’ai trébuché
J’étais heureux ici où j’aimais
et me sentais aimé Dans la lumière
changeante rien ne change Dans
le cycle des saisons j’ai vieilli
et la vie maintenant a ma mesure
mais je continuerai à me battre
jusqu’à mon dernier souffle

A placid day

A placid day of no remembrance
No fear of the past no fear of the future
Being simply in the moment among
the pure principles of life surrounded
by the pure objects of life : the air
and the earth out of which the oak
the ash and the sycomore and the song
of birds the ease with which they move
about the skies with sometimes barely
a flap of their wings gliding from one
tree to another Now on this early
Sunday morning refreshed by the power
of sleep I gaze out of the window
at the treetops in the distance
with all the words of the language
at my disposal content with so little

John Lyons


Une journée paisible

Une journée paisible sans souvenir
Aucune peur du passé, aucune peur
du futur Être simplement dans l’instant
présent parmi les principes purs de la vie
entouré des objets purs de la vie : l’air
et la terre d’où proviennent le chêne,
le frêne et le sycomore et le chant
des oiseaux, la facilité avec laquelle
ils se déplacent dans le ciel, parfois
avec à peine un battement d’ailes,
glissant d’un arbre à l’autre
Maintenant, en ce petit dimanche matin,
rafraîchi par le pouvoir du sommeil,
je regarde par la fenêtre la cime des arbres
au loin avec tous les mots de la langue
à ma disposition, satisfait de si peu.

Where are you now?

First of the mellow October
morning mists The autumnal pattern
never changes  After the summer nothing
is ever the same  Winter with its clear
night skies is a time to learn
the constellations Tomorrow will look
like today but nothing is ever the same
Many of the summer birds have already
flown south Now is a time for poetry
for poets to stare into their lover’s eyes
and to record the shape of beauty
in their verse The pain of intelligence
passes when warm words are
exchanged You were with me when
the first hundred flakes of snow fell
all those years ago Where are you now?

John Lyons


Où es-tu maintenant ?

Les premières brumes douces des matins
d’octobre  Le motif automnal ne change
jamais  Après l’été, rien n’est plus jamais pareil
L’hiver avec son ciel nocturne clair
est le moment d’apprendre les constellations
Demain ressemblera à aujourd’hui mais rien
n’est jamais pareil  Beaucoup d’oiseaux d’été
sont déjà partis vers le sud C’est maintenant
le moment pour la poésie, pour les poètes
de regarder dans les yeux de leur amant
et d’enregistrer la forme de la beauté
dans leurs vers  La douleur de l’intelligence
passe lorsque des mots chaleureux
sont échangés Tu étais avec moi quand
les cent premiers flocons de neige sont tombés
il y a toutes ces années Où es-tu maintenant ?